Archives de l'État en Belgique

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Le transfert des « archives africaines » aux Archives de l’État

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Les « archives africaines » sont les archives publiques de la colonisation. Longtemps conservées par le SPF Affaires étrangères, ces 9,5 km linéaires d’archives sont actuellement en cours de transfert aux Archives générales du Royaume 2 – Dépôt Joseph Cuvelier (AGR2), conformément à la législation en vigueur (loi du 24 juin 1955 sur les archives, modifiée par la loi du 6 mai 2009). À ce jour, 5 kilomètres linéaires d’archives ont été transférés depuis le premier versement en 2016. Les « archives africaines » restent accessibles au public pendant toute la durée du transfert et aux mêmes conditions que les autres fonds d’archives conservés par les Archives de l’État.

Équipe du projet (aux AGR2) : Marie Van Eeckenrode (en charge de la coordination du transfert), Bérengère Piret, Reinout Vander Hulst et Faissal Beddi.

Les « archives africaines »

Deux expressions sont principalement utilisés en Belgique pour désigner les archives publiques relatives à la colonisation belge en Afrique centrale : tantôt on parle d’« archives africaines » tantôt d’« archives coloniales ».

L’expression « archives africaines » désigne uniquement les archives relatives à la colonisation conservées par le Service public fédéral Affaires étrangères, qui sont en cours de transfert aux Archives de l’État. Cette dénomination renvoie à la dernière dénomination du Ministère des Colonies, à savoir le Ministère des Affaires africaines. À la liquidation de celui-ci en 1962, le Service des archives du Ministère des Affaires étrangères hérite des archives du Ministère des Affaires africaines et crée en son sein une service d’archives spécifique, distinct des archives diplomatiques, chargé de conserver les « archives africaines ». Le terme « archives coloniales » (ou archives relatives à la colonisation) englobe un spectre plus large de producteurs d’archives. Les « archives coloniales » sont toutes les archives publiques et privées relatives à la colonisation. Il s’agit donc tout autant des documents produits par les autorités coloniales, que ceux produits par les missions, les entreprises et bien sûr les acteurs congolais, rwandais et burundais. L’ensemble des « archives coloniales » conservées en Belgique est identifié dans le Guide des sources de l’histoire de la colonisation.

À l’image de l’appareillage institutionnel, administratif et judiciaire qui les a produites, les « archives africaines » (1885-1962) se composent de deux grands ensembles de fonds :

  • Le premier est composé des archives produites originellement par le Gouvernement général du Congo dit Administration d’Afrique, chapeautant également les territoires sous mandat puis sous tutelle du Ruanda-Urundi ainsi que par son prédécesseur en droit à savoir le Gouvernement local de l’État indépendant du Congo (soit environ 6 kilomètres linéaires) ;
  • Le second englobe les archives produites par le Département du Ministère des Colonies dit Administration métropolitaine, par son prédécesseur en droit le Gouvernement Central embryonnaire de l’État indépendant du Congo ainsi que par ses successeurs en droit (Ministère du Congo et du Ruanda-Urundi et Ministère des Affaires africaines) (soit environ 3,5 kilomètres linéaires).

Mais les « archives africaines » intègrent également :

  • Des archives de cabinet des ministres en titre ;
  • Des archives des services extérieurs de l’Administration métropolitaine comme le Musée royal du Congo belge ou encore l'École coloniale/École d’Administration du Congo belge et du Ruanda-Urundi ;
  • Des archives des organismes de droit colonial comme le Fonds Reine Élisabeth pour l’Assistance médicale aux Indigènes (FOREAMI) ou le Fonds du Bien-Être indigène (FBEI) ;
  • Des archives d’organismes de droit belge comme l'Académie royale des Sciences d'Outre-Mer, l'Institut de Médecine tropicale et la SABENA ;
  • Des archives d'organes consultatifs comme le Conseil colonial et le Conseil de Législation ;
  • Des archives privées relatives à la colonisation.

Les fonds déjà transférés et leurs inventaires

Tous les mois, de nouveaux ensembles d’archives sont transférés du SPF Affaires étrangères vers les AGR2. Ces archives sont consultables sur rendez-vous dans la salle de lecture des AGR2.

Télécharger l’état des fonds transférés et accéder aux inventaires !


La liste des fonds ci-dessus propose un monitoring du transfert et répertorie quels fonds et collections ont été transférés vers les AGR2. Les ensembles n’y figurant pas sont toujours consultables dans la salle de lecture du SPF Affaires étrangères, sur rendez-vous également.

Cet état des fonds vous indique également comment accéder aux différents inventaires. Le transfert des « archives africaines » s’accompagne en effet d’un important travail de (ré)inventoriage des fonds, selon les normes internationales en vigueur, afin d’améliorer l’accès à ces archives. Pour les fonds n’ayant pas encore été traités, les anciens inventaires rédigés aux Affaires étrangères sont encore utilisés.

Enfin, cette liste vous indique quels dossiers ont fait l’objet d’une numérisation et comment accéder aux images numérisées.

La reconstitution des archives du Gouvernement général (« GG »)

Les 6 km linéaires d’archives du Gouvernement général à Léopoldville font actuellement l’objet d’un important travail de reconstitution et d’un traitement contre les moisissures. Ces fonds ont au fil du temps été mélangés, les séries éclatées, les dossiers éparpillés. Ils constituent aujourd’hui ce que l’on a eu coutume d’appeler la collection « GG ».

Dans le cadre du transfert des archives dites africaines, les Archives de l’État et le SPF Affaires étrangères procèdent aujourd’hui à un reclassement complet de la collection « GG », afin de se rapprocher le plus possible de l’organisation originale des fonds.

Concrètement, les archivistes extraient des dossiers de la collection GG, afin de reformer physiquement et intellectuellement des séries cohérentes : les archives d’un tribunal, les archives d’un administrateur territorial, les archives du service de l’enseignement à Léopoldville, les archives notariales, etc. Ces archives demeurent consultables par le chercheur. Chacun des ensembles reconstitués est versé aux Archives de l’État et est muni d’un instrument de recherche provisoire.

Une liste des dossiers « GG » déjà transférés aux Archives de l’État est également disponible pour le chercheur, afin que celui-ci sache dans quelle salle de lecture il peut consulter les archives qui l’intéressent : celle des AGR2 ou celle du SPF Affaires étrangères. L’intégralité des dossiers cotés « GG-Justice » a quant à elle été reclassée, restaurée et transférée aux Archives de l’État.

Il est peu commun de publier des instruments provisoires, mais il s’agit ici de répondre à une urgence : garantir l’accès aux archives pendant leur traitement et proposer des outils plus performants le plus rapidement possible.

Les dossiers individuels du Personnel d’Afrique

Les archives du Service du Personnel d’Afrique constituent un ensemble hors du commun au sein des archives du Ministère des Colonies. Elles sont essentiellement composées de 110.000 fiches matricule et dossiers individuels des agents et fonctionnaires belges actifs dans les espaces coloniaux pour le compte de l’État indépendant du Congo et/ou du Ministère des Colonies. Parmi les différentes séries conservées, deux séries exceptionnelles concernent le personnel africain engagé par l’administration coloniale.

Les inventaires permettant d’accéder à ces 110.000 fiches et dossiers individuels sont progressivement mis en ligne. Vous pouvez y accéder via notre moteur de recherche « rechercher des personnes ». Il vous suffit de compléter le champ « Nom » et de sélectionner le projet « Personnel d’Afrique ». Vous pouvez également adresser vos questions par mail.

Les registres des matricules, qui compilent les fiches des agents en poste entre 1877 et 1914, ont été numérisés. Ils sont accessibles via notre moteur de recherche « Rechercher des archives ». Pour naviguer dans ces registres et trouver les références des fiches qui vous intéressent, vous pouvez soit utiliser les index des registres, soit le moteur de recherche « Rechercher des personnes » (projet « Personnel d’Afrique »).

Page mise à jour le 23 juillet 2024.

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