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Du sulfite à la crise de la dioxine : l’Inspection des denrées alimentaires

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08/09/2025 - Recherche - Inventoriage - Publications - Archives générales du Royaume

Des additifs dangereux dans la viande et les boissons aux étiquettes trompeuses : l’Inspection des denrées alimentaires belge a veillé pendant des décennies à la sécurité alimentaire. Des rapports de 1954 à 1976 montrent comment les inspections ont évolué pour devenir l’actuel AFSCA.

La fraude dans la production et la distribution de denrées alimentaires a toujours existé. Les pratiques trompeuses ne portent pas seulement atteinte aux intérêts financiers des consommateurs, mais elles menacent aussi souvent leur santé. Une pratique courante de la seconde moitié du siècle dernier consistait à ajouter du sulfite à la viande crue hachée afin de masquer son manque de fraîcheur grâce à une belle couleur rouge... Le sulfite pouvait toutefois provoquer des maux de tête ou, chez les personnes affaiblies, des troubles intestinaux. Une pratique un peu plus innocente consistait à ajouter des phosphates au jambon cuit : dans ce cas, le consommateur payait l'eau supplémentaire au prix de la viande. La vente de margarine sous le nom de beurre ou de « beurre hollandais » était très populaire. D'autres falsifications étaient indubitablement plus dangereuses et pouvaient entraîner la mort ou une invalidité permanente aux consommateurs inconscients, comme l'ajout délibéré d'alcool méthylique toxique dans la préparation de spiritueux en 1958. Au XIXe siècle, la lutte contre la fraude alimentaire en Belgique était initialement confiée aux villes et aux communes. À partir du début du XXe siècle, sur la base d’une loi de 1890, l'État a également pris ses propres initiatives en matière de contrôle des denrées alimentaires, qui ont conduit à la mise en place d'une véritable inspection alimentaire nationale dotée de ses propres laboratoires d'analyses.

Un nouvel inventaire offre désormais un aperçu des activités de cette Inspection des denrées alimentaires au sein du ministère de la Santé publique au cours de la seconde moitié du siècle dernier. Le fonds inventorié contient principalement des rapports d'inspection et d'analyse couvrant la période 1954-1976. Il s'agit d'une période charnière dans l'histoire de la production et de la distribution alimentaires en Belgique. Les producteurs et distributeurs alimentaires traditionnels artisanaux ou semi-artisanaux (laitiers locaux, fromagers, charcutiers, épiciers, etc.) ont été évincés du marché par les multinationales alimentaires et les grands distributeurs. De nouvelles méthodes de production et de distribution ont fait leur apparition, comme les produits surgelés. Les habitudes alimentaires ont également évolué : les consommateurs exigeaient une qualité et une diversité abordables, la sécurité et des informations sur les produits proposés à la vente. L'Inspection des denrées alimentaires ne se préoccupait pas seulement des risques sanitaires aigus pour le consommateur, mais elle tenait également compte d’effets chroniques, tels que la teneur excessive en sel dans le pain. Sur le plan juridique, les normes internationales et les directives européennes ont commencé à déterminer les législations nationales, l'exemple le plus connu étant les numéros E pour les additifs autorisés. Enfin, les réunions du personnel et les rapports annuels de l'Inspection des denrées alimentaires pour les années 1976 à 2000 livrent des informations sur la gestion générale du service au cours du dernier quart du siècle dernier.

La crise de la dioxine au printemps 1999 a sonné le glas de l'Inspection des denrées alimentaires. Le tollé médiatique autour de toute cette affaire a conduit à la création d'un service de contrôle unique pour l'ensemble de la chaîne alimentaire : l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), créée par la loi du 4 février 2000, il y a maintenant 25 ans. L'AFSCA a repris le personnel des services de contrôle du ministère de l'Agriculture et des Classes moyennes, de l'Inspection générale des denrées alimentaires et de l'Institut d’expertise vétérinaire (IEV). La préparation des politiques et la normalisation en matière de sécurité de la chaîne alimentaire, y compris le personnel de l'Inspection générale des denrées alimentaires, du ministère de l'Agriculture et de l’IEV, ont été confiées à la Direction Animaux, Végétaux et Alimentation au sein du SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement. Cette direction générale est également compétente pour les autres produits de consommation tels que le tabac et les cosmétiques.

L'inventaire

Le nouvel inventaire – publié uniquement en version électronique – est disponible gratuitement en ligne via les liens ci-dessous.

DE WIN Marc, STRUBBE Filip, Inventaris van het archief het Ministerie van Volksgezondheid en Leefmilieu : Inspectie van de eetwaren : Overdrachten 1980 en 2012 (1948-2000), série Inventaires Archives générales du Royaume n°725, publication n°6587, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2025.

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