Archives de l'État en Belgique

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Il y a 200 ans, le Royaume uni des Pays-Bas

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Du 10/06/2015 au 03/07/2015Archives de l'Etat à Courtrai - Guido Gezellestraat 1 - 8500 CourtraiTarifs : Entrée libreContact : rijksarchief.kortrijk@arch.be - 056 21 32 68

Il y a 200 ans, lors du Congrès de Vienne, les alliés décidaient de créer un Etat tampon au nord de la France. Les Pays-Bas du nord et du sud ainsi que la principauté de Liège, sont réunis en un seul Etat : le Royaume-Uni des Pays-Bas. Guillaume Ier d'Orange en devient le souverain.

En 2015, la plate-forme des services d’archives de Flandre occidentale a fêté son quinzième anniversaire. À cette occasion, tous les services d’archives de la province de Flandre occidentale ont été sollicités pour collaborer à l’exposition itinérante « Het Verenigd Koninkrijk der Nederlanden in West-Vlaamse archiefdocumenten (1815-1830) ». Le choix de la période hollandaise n’est évidemment pas dû au hasard. Le Royaume-Uni des Pays-Bas voyait en effet le jour il y a deux siècles, en 1815.

Vingt-quatre services d’archives ont participé à ce projet. A chaque étape, des documents issus des collections locales sont venus compléter une sélection de base.

Les Archives de l’État à Courtrai ont ainsi sélectionné plusieurs documents de leurs archives communales, ecclésiastiques et familiales ainsi que quelques lettres de soldats. Ci-dessous, quatre de ces documents.

L'exposition s'est déroulée du 10 juin au 3 juillet 2015 aux Archives de l’État à Courtrai.

 

1) Registre des délibérations du Collège royal de Courtrai (1820)

Le Collège royal de Courtrai a ouvert ses portes le 1er octobre 1818. Durant la période napoléonienne, les cours dans les écoles secondaires étaient donnés en français. Un arrêté ministériel du 23 novembre 1820 obligea cependant le Collège à utiliser le néerlandais en classe. Des manuels et des grammaires en flamand ont ainsi utilisés au sein du Collège. En conséquence, une partie de la bourgeoisie francophone de Courtrai envoya ses enfants dans les Collèges du Nord de la France. Fondé en 1833, le Collège de Courtrai réintroduit par la suite le français comme langue de base. Ce n’est qu’en 1932, lors de la flamandisation de l’enseignement secondaire, que le néerlandais l’emporta définitivement.  Le registre des délibérations comprend les premiers procès-verbaux en néerlandais (17 décembre 1820), une référence explicite à l’arrêté du 23 novembre et la mention d’un manuel scolaire en néerlandais.

Ce document illustre la politique linguistique (flamandisation) de Guillaume Ier et la résistance qu’elle rencontra en Flandre occidentale.

 

2) Affiche du concordat entre le pape Léon XII et le roi Guillaume Ier (1827)

En 1827, après trois années de négociations, le roi Guillaume Ier et le pape Léon XII concluent un concordat dans l’espoir de mettre fin aux conflits qui avaient pendant des années opposé le Roi au clergé belge. Cette convention a joué un rôle très important dans la fondation et l’organisation des séminaires des différents diocèses. Le concordat stipula notamment que l’évêché de Bruges devait être réinstauré. Ce diocèse avait, en effet, été supprimé en 1801, la Flandre occidentale dépendant ainsi du ressort ecclésiastique de Gand. La refondation du diocèse de Bruges n’interviendra finalement qu’en 1834.

Ce document illustre les relations difficiles entre le roi Guillaume Ier et le clergé (belge).

 

3) Affiche avec une proclamation du roi Guillaume Ier à l’occasion des émeutes de 1830

Fin août 1830, des émeutes éclatent lors de la représentation de l’opéra La muette de Portici. Quelques jours plus tard, le roi Guillaume Ier fait placarder une affiche dans tout le royaume. Le souverain appelle ses ressortissants à l’ordre et à l’unité. Il proclame quelques mesures à cet effet. En vain. Quelques semaines plus tard, de nouveaux troubles éclatent à Bruxelles. Les troubles qui s’en suivent conduiront le 4 octobre 1830 à l’indépendance belge.

 

4) Plans pour la construction de la Porte Guillaume à Courtrai (1827)

En 1827, l’ancienne Porte de Menin à Courtrai fut démolie pour être remplacée par une porte ornementale. Cette nouvelle porte prit le nom de Porte Guillaume, en hommage au souverain hollandais.  En 1829, le roi Guillaume Ier visita Courtrai. A cette occasion, le poète orangiste Jan-Baptist Hofman composa un texte pour glorifier l’entrée du souverain par la Porte Guillaume. En 1830, la porte prit à nouveau le nom de Porte de Menin. La porte ne sera définitivement achevée qu’en 1831.

En 1860, après l’abolition du droit sur les brevets, les portes de la ville de Courtrai ont été démolies.

Le lieu où se trouvait autrefois la Porte de Menin reste cependant, aujourd’hui encore, un lieu de passage important dans la ville.

À noter que les portes d’autres villes avaient également été rebaptisées pendant le régime hollandais : à Bruxelles par exemple la Porte d’Anvers s’appelait à l’époque Porte de Guillaume.

 

Catalogue

Rédigé en néerlandais, le catalogue de l'exposition est actuellement en vente au prix de 5 € aux Archives de l'Etat à Bruges :
J. D'HONDT, R. OPSOMMER en M. THERRY (red.), Het Verenigd Koninkrijk der Nederlanden in West-Vlaamse archiefdocumenten 1815-1830, West-Vlaams Archievenplatform, Oostvleteren, 2015.

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